Participantes : Rachel, Aloïsia, Cyrielle, Clara, Delphine, Isa
Le GFVM, c'est quoi ?
Le GFVM, alias Groupe Féminin de Vélo de Montagne, c'est un projet longtemps mijoté par Florent, Alexandra et Rachel (des CAF de Lyon-Villeurbanne et de Chambéry) puis soutenu financièrement par le comité régional AURA de la FFCAM. Aujourd'hui, il passe de la case rêve à la réalité avec un premier groupe officiel de huit femmes passionnées de vélo de montagne, réunies pour progresser ensemble, et surtout, valoriser la pratique du vélo de montagne au féminin. Nous serons accompagnées dans ce projet par Nawale, guide VTT, qui nous encadrera sur un cycle composé de plusieurs stages. Cerise sur la selle : un projet de film documente l'aventure. Intitulé pour l'instant sobrement "Chronique d'un groupe de VTT en non-mixité" (en attente d'un titre un peu plus sympa), il est porté par deux réalisatrices, Clara Domas et Delphine Daniélou, qui sont aussi, ça tombe bien, des rideuses averties.
Démarrage en douceur... ou presque
Huit femmes, quatre villes (Annecy, Chambéry, Grenoble et Lyon) et une furieuse envie de se rencontrer avant le premier stage prévu mi-mai. On n'a pas su attendre. Résultat : six courageuses se retrouvent pour cette toute première sortie.
Rendez-vous à 10h, au parking du cimetière du Bourget. Rachel, locale de l'étape, est déjà là, sur son vélo tout propre. Cyrielle débarque de Grenoble, tandis qu'Aloïsia et moi arrivons depuis Lyon.
Clara et Delphine, notre duo caméra à l'épaule, sont aussi sur place. On avait été prévenues : ça tournera dès la première poignée de main. Autant dire qu'on essaie de sourire avec naturel, entre deux coups d'œil gênés vers l'objectif. Petit moment de flottement, puis les langues se délient, les rires fusent, et la magie opère.
Un Chat ensoleillé (oui, c'est possible)
Le Mont du Chat joue les félins lunatiques : la tête dans la brume, les pattes au soleil. On sort les montures, on s’équipe, on blague sur les vélos pas lavés (on ne vise personne... mais moi non plus, je ne lave pas le mien après chaque sortie, solidarité !). Rachel, en guide locale de luxe, nous a préparé une trace aux petits oignons.
Montée sur route : ça papote, ça rigole, ça se découvre. Petite pause avec vue imprenable sur le lac du Bourget. Les 650 m de D+ passent crème. Les jambes tournent, les sourires s’élargissent. Au sommet, la brume s’est volatilisée, place à un grand ciel bleu.
On chausse les genouillères, on débloque les fourches et c’est parti pour les singles ! Niveau technique : un bon T3, avec quelques pincées de T4 histoire de réveiller les sens. Chacune choisit ses lignes, se lance des petits défis (virages en dévers, dalles penchées, marches façon escalier de château fort…). Le tout dans la bonne humeur : 0% pression, 100% fun.
Rachel ouvre la marche, en éclaireuse assurée sur ses terres. Cyrielle, discrète mais redoutablement efficace, enchaîne les singles avec une fluidité déconcertante : pas d’esbroufe, juste des trajectoires propres et un style tout en douceur. Aloïsia, de son côté, alterne entre passages toniques et relâchement tranquille, toujours avec le sourire aux lèvres et une énergie contagieuse. Chacune à son rythme, mais toutes dans le plaisir de rouler ensemble.
Clara et Delphine nous suivent en mode ninja, caméra au poing, slalomant entre racines et cailloux avec agilité. Leur défi ? Capturer l’instant sans jamais chuter… enfin, surtout pour la caméra, qui n’a clairement pas le droit à la moindre glissade.
On croise quelques randonneurs qui nous lancent des regards curieux et même un “Ah des filles! Oh mais il n’y a QUE des filles!”.... Eh oui, six filles sur des gros VTT, ça ne court pas (encore !) les bois tous les jours.
Chutes, défis et éclats de rire
Les singles s’enchaînent, ponctués de petites pauses débat : « Tu la prends à gauche la racine ? » – « Tu sautes ou tu poses la roue ? » – « Y’avait un rocher là ? ». On regarde, analyse, discute, hésite, et on finit souvent par “Bon… j’essaie !”.
Premier passage bien raide, grosse marche. Plusieurs options. Rachel passe les yeux fermés. Alo s’élance… et stoppe net (le fameux refus d’obstacle). Deuxième essai ? Et bim, ça passe ! Un peu plus loin, descente raide version toboggan avec, au milieu, une grosse pierre à ne pas câliner. Rachel et Alo enchaînent comme si de rien n’était. Moi ? Confiance absolue... jusqu’à l’OTB (Over The Bar) digne d’un ralenti hollywoodien. Plongée gracieuse dans l’humus, œuf en prime sur le tibia. Mais pas question de rester là-dessus : je remonte, je respire… et ça passe ! Comme quoi, le mental (et un peu d’orgueil) font la différence.
L’ambiance est top : bienveillance, encouragements et rires à la moindre cascade un peu acrobatique.
Sauts, peurs et petites victoires
Fin de sortie avec un dernier single plein de flow. Deux petits sauts "faciles" nous attendent. Tout le monde passe, plus ou moins stylé, mais toujours avec le sourire. Et pour finir : une double. Rachel, sans hésiter. Moi ? Grosse hésitation. Je n’ai jamais sauté une double. Mon cerveau crie « NON », mon cœur chuchote « Peut-être ? ». Je tente. Je vole... un peu n’importe comment, mais je vole. Ce n’était pas classe, mais c’était grand. Ma première double, le jour de mes 44 ans. Merci le GFVM pour ce joli cadeau.
Pique-nique au lac et grandes discussions
On termine sur les bords du lac pour un pique-nique bien mérité. Pause boulangerie express : Clara a oublié son sandwich sur la table ce matin (classique de tournage semble-t-il). Discussions passionnées au menu : sport au féminin, égalité, vélo en montagne, matos, ... On se connaît à peine, mais on partage déjà beaucoup. C'est inspirant, motivant, puissant.
En résumé ?
Une sortie pleine de joie, de rencontres, de défis, de rires et de chutes pas trop douloureuses. Une première étape dans cette aventure collective qui promet de belles choses. Vivement que le groupe soit au complet ! On a hâte de remettre ça.
Merci les filles !
À très vite pour la suite de l'aventure GFVM !
Montée en douceur sur la route
Pause ravito
Pause barre, avec vue panoramique sur le Lac du Bourget
Ready...
Où est Charlie ?
L'envol