Compte rendu de sortie : Crêts du Haut-Jura

Le 07.09.2015, par DaisyC-537


Initialement, nous devions passer ces trois jours dans les Grandes-Rousses. C'était ce qui était prévu jusqu'à qu'une de mes participantes m'appelle pour m'informer que le refuge de la Fare était fermé pour cause d'éboulements. Renseignements pris, cette information n'était indiquée que sur leur site internet et sur leur répondeur téléphonique, mais à aucun moment, la gardienne ne m'a contacté pour me prévenir (Pas très correct !). Cela aurait pu faire complètement foirer mon séjour et nous mettre en grande difficulté, sans la vigilance de ma participante.

Au pied levé, juste une semaine avant l'échéance, je dois donc d'organiser un nouveau séjour, surtout que la météo s'annonce excellente. Il aurait été très dommage de la bouder. Après quelques hésitations, je penche pour le Haut-Jura, région que je ne connais que pour sa via ferrata du Fort de l'Ecluse et que je voulais découvrir. C'est ainsi que je réserve le refuge CAF du Ratou situé au-dessus de Lélex pour les deux nuits et bachote sur les différents topos de randonnées possibles dans le secteur.

Premier jour :

Pour notre première randonnée, nous avons fait le Crêt de la Goutte en boucle. Une jolie ballade permettant de découvrir le chaine du Grand Crêt d'Eau dominant Bellegarde-sur-Valserine, à l'extrême sud du Haut Jura et offrant un panorama magnifique sur toute la chaine des Alpes du Chablais aux Ecrins.

Le départ se situe à la ferme de Métral juste après Lancrans. Nous avons pris le sentier des Vaches qui monte assez fort en sous-bois et aboutit sur la ligne de crête en passant par Sorgia d'en Bas puis Sorgia d'en Haut. De là, nous nous orientons nord vers un replat sur la crête où pointent trois crêts : le Crêt du Miroir, le Crêt du Milieu et le Crêt de la Goutte, le plus haut sommet (1621m) de la chaine du Grand Crêt d'Eau.

Le crêt de la Goutte

Le crêt de la Goutte comporte une croix à son sommet et une table d'orientation décrivant parfaitement ce panorama 360° qui nous accompagnera durant ces trois jours. Bien sûr la chaine du Mont-Blanc magistral, la Dent d'Oche, les dents du Midi, le lac Léman reconnaissable avec son jet d'eau, le massif des Bauges avec notamment le Grand Colombier, à l'ouest le Crêt de Chalam que nous nous réservons pour le dernier jour, et au nord, en enfilade, le Crêt de la Neige, le Colomby de Gex, le MontRond, la Dôle...

Après une pause pique-nique un peu en contre-bas pour s'abriter du vent, nous repartons en direction de la Pierre à fromage, petit collu au pied du crêt de l'Aiguillon. Nous partons ensuite plein ouest, vers une belle prairie sous les crêts en direction de la ferme de Varambon. Nous aurions pu revenir par le même sentier des crêtes mais pour plus de variété, nous avons choisi de descendre par le plus confidentiel sentier des Gardes, dans les sous-bois qui nous offrirons une protection rafraîchissante contre la chaleur. Après avoir évité de prendre de vastes sentiers en balcon, attirants mais qui s'avèrent sans issue, le sentier bien cairné nous ramène à la ferme de Métral.

Partis à 9h00, nous étions de retour aux voitures à 16h00 pour réaliser ces 862m de dénivelé. Nous avions encore un peu de temps, avant de rejoindre le refuge du Ratou.

Nous avons donc mis à profit ce temps libre pour une ballade bucolique au bords des Pertes de la Valserine au départ de la voie du Tram, fermée par arrêté pour risque d'éboulements (décidément.... !!). Un autre accès, le long des maisons et bâtiments nous permet quand même de descendre et de longer les rives de la Valserine, pour les remonter jusqu'au lieu des Pertes de la Valserine et le très remarquable Pont des Oulles, roches calcaires creusées en marmites par la rivière. En chemin, une relique du barrage hydraulique de Métral expose encore les différents rouages et tuyauteries de sa machinerie. Mais le temps passe vite, et il faut retourner sans tarder à la voiture direction Lélex par une jolie route de montagne sinueuse.

Pont des Oulles  Pertes de la Valserine

Arrivés à Lélex, nous mettons toutes nos affaires pour deux jours dans le sac, et entreprenons les 45 minutes de montée raide, pour franchir les 300m de dénivelé dans la forêt, avant d'atteindre enfin le refuge CAF du Ratou, isolé aux bords des bois à 1200m d'altitude. Calme et tranquillité garantis !
Nous sommes accueillis par Patrick le gardien, qui s'avèrera être un excellentissime cuisinier, mais qui gardera très jalousement son savoir-faire sans jamais rien laisser filtrer de ses secrets culinaires. Même pas pu savoir tous les ingrédients entrant dans la composition la soupe !!

Un magnifique ciel rouge éphémère ponctuera cette première belle journée bien remplie.

Deuxième jour :

Nous partons directement du refuge du Ratou, en direction du Reculet (1718m), qui ne seconde que de deux mètres en altitude le Crêt de la Neige (1720m), sommet culminant du Haut-Jura. Nous prendrons un sentier qui monte très agréablement dans une jolie forêt très apaisante en passant par la ferme de Fresy-Brulats, isolée au milieu d'une clairière. Le sentier conduit au GR de la GTJ (Grande Traversée du Jura), qui longe la crête sommitale. Un dernier court raidillon nous amène au sommet du Reculet orné d'une croix forgée hissée à dos d'hommes et qui se distingue de loin.

Après une courte pause photo, nous prendrons le sentier des crêtes en direction du Crêt de la Neige où nous rencontrons un très sympathique groupe de quatres suisses, avec qui nous ferons des photos de groupe au complet entre deux boutades joyeuses.
Nous rechercherons alors un coin arboré pour pique-niquer à l'ombre car le soleil est chaud et assommant, quitte à sacrifier un peu du plaisir d'admirer le panorama.

L'après-midi, nous emprunterons la GTJ sur la crête puis un sentier traversant sans perdre trop d'altitude jalonné de très nombreuses carlines jusqu'à la gare téléphérique de la Catheline et le col du Crozet, puis nous remonterons en direction du Colomby de Gex mais fatigués nous ne l'atteindrons pas car le chemin à parcourir est tout de même long, et nous nous arrêtons un peu avant sur un mamelon à 1615m d'altitude. Celui-ci nous servira de formidable terrasse panoramique face au Mont-Blanc et les montagnes Suisses. Nous y resterons pour une pause contemplative délassante sauf pour Paul qui y subira un assaut en règle d'une myriade de moucherons, certainement attirés par notre transpiration mais aussi les bouses de vaches qui jonchent le sol.

Nous redescendrons tranquillement par le sentier principal jusqu'au refuge du Ratou, en passant par le refuge de la Loge situé à dix minutes de la Catheline et une petite table d'orientation au col du Crozet.

Troisième jour :

Nous reprenons toutes nos affaires dans le sac à dos, pour redescendre à Lélex récupérer la voiture.

Nous rejoignons ainsi le point de départ de notre dernière randonnée pour le Crêt de Chalam à partir de Giron. J'avais choisi ce point de départ pour faire moins de dénivelé tout en profitant de quelques lieux indiqués remarquables. C'est ainsi que nous passerons à la Roche Fauconnière où les falaises abruptes ouvre la vue sur le fond de la vallée. L'accès au Crêt de Chalam se fait ensuite sans difficulté si ce n'est les longueurs sur la route, puis le long chemin forestier qui grimpe doucement. Sur la dernière partie, des travaux de débardages forestiers ont creusé d'impressionnants sillons boueux que nous avons dû franchir avant d'attaquer le rude raidillon sommital.

Mais l'effort sera récompensé à nouveau par un magnifique panorama, (on distingue très bien notamment le Reculet et sa croix juste en face), mais aussi par une surprenante rencontre insolite : un sanglier a suivi les randonneurs et arrive lui aussi au sommet du Chalam !! Heureusement, il s'avère très paisible et semble ne chercher que de la nourriture aux milieux des groupes de randonneurs pas très rassurés.

Sanglier au crêt de Chalam

Après une courte pause, le sanglier redescendra avec nous le raidillon, puis nous reprendrons le long sentier du retour. Pour varier un peu et éviter la route, nous prendrons les sentiers en direction de la Combe de l'Auger, puis les Cinq Chalets lieu d'une jolie prairie avant de rejoindre enfin Giron.

Nous garderons de ce séjour le souvenir de très beaux panoramas et une importante source d'inspiration pour revenir réaliser pleins d'autres randonnées dans un secteur facilement accessible depuis Lyon.

Texte de Daisy CORDEIL, photos de Paul SENECLAUZE et Daisy CORDEIL
Les participants : Sylviane Bruyère, Annie Deroche, Paul Sénéclauze, Daisy CORDEIL

 

Le Club Alpin de Lyon propose tout au long de l'année des randonnées de tous niveaux dans les massifs des alentours, allant des Monts de Lyonnais ou du Pilat jusqu'aux Alpes.

EN SAVOIR PLUS ...

nos partenaires

Recherche :