Une sortie sauvage au dessus des Villards

Le 02.04.2019, par RenaudL-aaa, 3 commentaires


A la découverte de la face cachée de Belledonne. Bien moins couru par les isérois ou savoyards et bien plus sauvage, le nord Belledonne offre des itinéraires très esthétiques et des boucles ludiques pour peu qu'on s'affranchisse d'une approche forestière. Les membres du cycle Patates ont profité d'un weekend aux conditions idéales dont voici un bref aperçu / Jour 1 : Le couloir en S de la face Nord du Clocher des Pères - en boucle. 4.3 Un couloir qu'on voit depuis l'autoroute !! vous appelez ça un itinéraire sauvage vous ? Pourtant ce couloir mérite d'être connu, imaginez 200m à 40-45° puis 400m à 35° dans une poudreuse très bien conservée. La journée commence par un lever à 5h, c'est la partie la moins sympa, mais la météo se dégradant dans l'après-midi il faut être tôt au départ. Celui-ci s’effectue depuis Saint-Etienne de Cuine, à 1000 m plein Sud. Suite à l'épisode printanier que nous venons de connaître, nous passons quelques heures à enchaîner ski-herbe, puis portage de ski, puis ski-pommes de pain dans une forêt infinissable. Plus de 800m de D+ dans ces conditions et dans la bonne humeur mais une fois sortis de forêt, les alpages immaculés du plan des Granges sont splendides et le couloir Sud apparaît devant nous. La remontée se fait intégralement en ski dans une neige transformée sur fond dur. Arrivées au sommet les patates ont les grelots qui tremblent, la pente est raide et l'entrée du couloir est bien gelée. Pour la plupart c'est la première fois que nous nous aventurons dans un couloir en 4.3. Le début est gelée, mais accroche bien sur 20m ensuite c'est un régal de vieille poudre très agréable !! Le plaisir de skier cette pente dans ces conditions est immense. Revigorés par cette longue descente exquise, le retour interminable à la voiture par la forêt nous permet de décrasser sereinement nos 1500m de D+. La sapinette et la Chartreuse sont bien méritées. Jour 2 : traversée Est-Nord de la pointe de la Lavoire en boucle 4.2 Le départ se fait depuis le pont du Merlet, qui permet d'accéder à la combe du même nom. Le parking est rempli comme la Fnac un jour de soldes. La combe est courue en ce moment. Heureusement pour nous l'itinéraire classique n'est pas au programme, malgré les conseils insistants d'un local qui ne comprend pas notre obstination à mettre des skis sur le dos pour aller faire des couloirs en solitaires alors que la combe est plein de neige et de skieurs. Nous quittons rapidement l'itinéraire classique pour tracer tout droit dans la forêt, croisant à nombreuse reprise la route Forestière du bois du Nant. Encore une fois, nous portons pendant plusieurs centaines de mètres nos ski sur le dos, mais l'ambiance est aussi radieuse que la météo, quelle énergie ces patates ! Arrivés au niveau de Turiande nous pouvons contempler notre premier objectif : la face Est de la pointe de la Lavoire, en plein soleil. Malgré l'abondance de neige nous décidons tous ensemble de transporter plusieurs kilos de neige collés sous nos skis, en prévision des pénuries futures, signe de l'altruisme légendaire des patates. La fin de la remontée se fait en crampons, sans difficulté. L'arrivée sur la crête est superbe, et l'eau nous monte à la bouche en découvrant un couloir nord immaculé et rempli de poudreuse. La première patates à descendre est encordée afin de tester le manteau neigeux et faire partir les éventuelles plaques, précaution non nécessaire : la neige est bien stabilisée. Comme la veille, la descente fait hurler de joie des patates virevoltant dans la splendide neige très bien conservée. Arrivés en bas, au pied de la Palette, il est temps de repeauter et d'attaquer la dernière difficulté de la journée : une remontée plein Nord nous permettant d'arriver à une crête surplombant le col de la Lavoire. Il s'agit de redescendre dans la combe du Merlet sans passer par le col, mais par un couloir Sud tout proche. Notre excitation est à son comble mais retombe comme un soufflet une fois les premières patates dans ce couloir. Une neige très dure, une pente courte mais raide dans un passage un peu étroit.... C'est impressionnant, les patates déchantent et certains descendent en dérapant tranquillement tout le long de ce raidillon, illustrant parfaitement cette phrase de Marco Siffredi : "Dans la poudreuse on est tous champion du monde, mais quand c'est gelé et qu'il y a un peu de pente, y a plus personne". Un citron chaud au bistrot local, une sapinette et au lit.


 

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