En arrivant à Orpierre le samedi matin, un constat s'impose : il pleut, pour de vrai... Peu importe, nous allons grimper au secteur du Puy, il est à l'abri car surplombant ! Le rocher fait des strates, on espère donc mettre la main dans des boites aux lettres crochetantes. Mais on tombe plutôt sur des plats fuyants type « Pont de Barret », ça fait pas rire quand le ticket d'entrée est du 6a en dévers. Et comme le rappelle avec style le nom d'une des voies : La moulinette, c'est pour les patates (6a) ! Le tee shirt est même en vente au magasin d'escalade local.
On apprécie Le meilleur du pire (6a), on tente Finie au piochon (6b) et Un coup par an (6a+).
Le soir, nous partageons l'apéritif et le repas (bio) sur la terrasse d'un des mobil homes. En face, le Quiquillon sèche au soleil couchant. Un jour, on reviendra faire une de ces grandes voies qui font la renommée d'Orpierre telle que « Le dièdre sud ». Mais il faudra une fenêtre météo plus rassurante : faut il croire Météo Ciel, Météo France ou Météo 60 ? En regardant les étoiles, un petit malin fait remarquer qu'au pire ce sera un week end astronomique et gastronomique.
Dimanche, nous partons du parking de l’Adrech pour aller faire de la couenne au secteur des Dalles du paradis dans les Blaches. C'est de la dalle inclinée, avec quelques passages de bombés. On se souviendra du bombé de Back to paradise (6a) : Guilhem contourne par la droite, Romain contourne par la gauche, Marie tire au clou, Philippe conclut : « A tous les coups, il y avait une prise dans l'axe qui a cassé » !
On se fait plaisir dans Pomme d'amour (6a), Hasards nécessaires (5c). Conditionné par le cycle, Romain oublie qu’il voulait faire Un ange au paradis (6b) en moulinette : il tire sur la corde et la fait donc en tête. Benoit enchaine La voie du repos à vue, pas encore dans le topo car elle consiste à prendre le soleil sur un rocher bien placé.
Puis on se prend la drache dans les Blaches (ha ha ha), donc on part se finir sur le pan du camping. Démonstration sans équivoque de la supériorité technique des encadrants : Philippe méprise ses soucis d'épaule et fait des croisés sous le bras, Michel se déplace comme un chat sans hésiter sur une seule prise, Stephan est infatigable... La résine, y'a qu'ça d'vrai!
Après une agréable soirée et une nuit de repos, nous partons du même parking pour aller au Mur jaune et au Mur bleu du Quiquillon. Ambiance grandes voies dans cette paroi verticale : les voies sont un peu moins aseptisées. On est un peu déroutés à l'échauffement dans les 5c : Plus dure sera la chute, Soleil cherche futur, En passant. Les prises de main sont naturelles, il faut chercher la position de main la plus adaptée. La lecture de la voie est indispensable d'autant que la pluie a lavé les traces de pof. Les points sont un peu plus espacés.
On continue dans Les héros sont fatigués (6a), Mistral gagnant (6a+) et Agonie (6a+), que l'on s'accorde à trouver belles bien que les gouttes d’eau sont abrasives pour le bulbe des doigts. Quoi, j'ai dit bulbe ? Non je voulais dire pulpe !
On décerne le prix du départ le plus infâme au Cimetière des nains (6a+). Cette voie hétérogène commence par un pas bloc teigneux, se prolonge par une voie dans le 5 pour finir par un surplomb athlétique.
Ayant pitié de Mathilde qui grimpe presque sur les gros orteils tellement ses chaussons sont troués, nous prenons congé d'Orpierre sous un ciel menaçant. Fin de cet excellent cycle : merci aux encadrants et à bientôt en falaise !
[Merci à Guilhem pour le texte!]
A l'abri au secteur du Puy, Guilhem découvre que les voies sont un peu... raides
Marie qui arque dans les Dalles du Paradis
Stéphan mélancolique : "Ô Quiquillon, tâterons-nous de tes grandes voies?"
