📋 Ceci est un compte-rendu de la sortie « Semaine en étoile Haute Maurienne/Beaufortain/Tarentaise »

L’entrée en vigueur du troisième confinement sanitaire nous a fait fuir la veille, comme des rats quittant un navire en perdition, avec armes et bagages, c’est-à-dire sac de montagne, skis et chouz comme les nomment les moins de 40 ans. Les uns sont allés dormir dans l’Ain, les autres en Isère juste de l’autre côté de la frontière.
Objectif : une semaine de ski de randonnée, en Maurienne à Valfrejus et en haute Tarentaise. Le CAF de Lyon ayant annulé officiellement toute sortie, nous sommes en freeride. Ca fait Djeune ! Galop d’essai en chemin, le col d’Emy, 1000m environ de dénivelé, depuis Albiez le vieux, dans le brouillard et une neige lourde.
Pris nos quartiers d’hiver dans un hôtel qui a un faux nez d’auberge de jeunesse, dortoir au fond d’un couloir qui godille entre des chambres sans fenêtres, patron décontracté, Neige rare. Anticyclone installé pour la semaine au-dessus de nos têtes. Bière au retour de course, conversation consensuelle sur la bouffe au dîner et tarot tous les soirs.

Nous avons enchainé les randos comme les perles d’un rosaire :
- Dimanche : pointe des Sarrazins 1350m de dénivelé après une marche d’approche en foret assez longue. L’un de nous est rentré sur un ski. Un autre, haut gradé mais cas contact, nous a quitté le soir même.
- Lundi : pointe de Fréjus, 2990m, sur la frontière italienne, après Punta Bagna, 1400m de  ontée dont la plus grande partie sur les pistes désertées, les ascenseurs étant en grève sanitaire.
- Mardi : grand Argentier 3000 et quelques mètres par les cols de la Roue et de Punta Bagna, descente vers le lac de… et remontée, soit 1400 de dénivelé au total.
- Mercredi : pointe de la Norma précédée d’une audition vidéo de l’opéra éponyme par La Callas. Changé de crèmerie pour Granier.
Dans le nôtre comme dans tout groupe, il y a évidemment des religieux grand teint, des fondamentalistes qui veulent en faire plus que les autres, des forcenés du rosaire et de la prière : mon Dieu, donnez-nous nos 1500m quotidiens, des mecs qui veulent montrer qu’ils sont toujours jeunes, des allumés de la performance qui totalisent compulsivement leurs dénivelés en fin de saison.
- Jeudi : Tour du mont Rosset par les cols de Charbonnière et du Rosset, merde, que 1300m ! Quelle chaleur ! Marion, passe-moi ta crème solaire.
- Vendredi : le Moncoin en plat de résistance. Et si on faisait le tour de la pointe làdevant, en dessert pour brûler nos 3000 Kcal/jour ?
- Samedi : pointe de Dzonfié, descente et remontée à la pointe de Combe Bénite, Enfin 1700m de dénivelé : Dieu est grand ! Dommage qu’on ne puisse pas en faire 2000.
- Dimanche sur le retour, l’arête aérienne du Mont Jovet, depuis la Plagne. Que 1000m : une misère !

Mettez les skis dans la voiture pour rentrer sans vous faire remarquer, mes frères et sœurs, et n’oubliez pas de remercier les organisateurs et l’anticyclone pour cette échappée qui a le goût sauvage des plaisirs interdits, d’une messe profane.

Snowy Allen, avril 21