Il s'agissait d'une course d'alpinisme de mise en pratique de l'enseignement délivré à l'école de neige et glace organisée quelques semaines auparavant par Bernard et Jean-Yves.

C'était aussi l'occasion pour les jeunes et moins jeunes débutants (es) de se confronter avec un mélange d'enthousiasme, de curiosité et un peu d'inquiétude aux difficultés d'une ascension matinale en terrain parfois hostile (neige, glacier, pentes longues et raides)

Nous avions pris soin la veille de repérer la première partie de notre trajet, puisque la neige masquait sentiers et kairns éventuels. De plus trois lacs, presqu'entièrement couverts de glace, se succèdent et l'idée de les frôler dans l'obscurité nous faisait redouter, après glissade, d'aller partager le milieu naturel des truites et ombres chevaliers (sans être vraiment sûr d'y évoluer avec autant de grâce et d'élégance)

C'est une douce musique à 3h15 qui nous a fait quitter le confort de notre couverture pour nous baigner dans la toute aussi  douce température du dortoir de notre refuge.

Le temps est précieux, les derniers ajustements réalisés, le lourd sac chargé sur notre dos, cordes distribuées aux volontaires et c'est le top départ du chapelet de nos lampes dans l'obscurité du petit matin.

De petites « approximations » nous ayant quelque peu ralentis au moment de nous encorder et d'ajuster les crampons sur le glacier* (restons discrets sur les responsabiles !)

et le souffle court parfois, des respirations difficiles, quelques pauses revitalisantes...

et sans trop... s'étendre l'ascension...le pic de l'Etendard (3464 m) fut atteint 5 heures plus tard.

Des poignées de main, embrassades et félicitations échangées permettaient d'extérioriser la joie de la réussite, mais aussi il faut l'avouer le soulagement d'une fin de montée difficile, puis d'admirer un panorama à 360° sur les aiguilles d'Arve, le massif des Ecrins et bien d'autres sommets.

De retour au refuge et, uniquement dans le but louable de faire travailler l'artisanat locale, la dégustation d'une blanche ou d'une ambrée de Vanoise** nous a permis de fêter ensemble la première belle course de quelques-uns d'entre nous.

En conclusion, la chance nous a permis de bénéficier de conditions excellentes, dans cette période de grande instabilité météorologique, puisqu'un soleil éclatant baignait le sommet. Malgré une neige présente encore partout et, sans regel nocturne, la progression sans les crampons puis avec, n'a pas présenté de réelle difficulté.

Félicitations à toutes et tous pour leur engagement et ce magnifique état d'esprit.

*Ce serait mentir que de dire que nous ne sommes pas tous passés par là, une fois au moins

** Mais le pic de l'Etendard se situe bien dans le massif des Grandes Rousses

Texte : C. Meunier, photos Małgorzata, Stéphanie et Thomas