Cycle perfectionnement cascade de glace - récit de 3 beaux week-ends !

Le 02.03.2023, par GuillaumeT-c9a


Nous étions huit à nous être donnés rendez-vous, en cette mi-janvier, pour lancer notre saison de cascade de glace. Mais la nouvelle année ayant apporté avec elle un large redoux dans nos massifs, nous avons beau chercher, nulle glace à l'horizon !

WE 1 : Direction le Sud

Nos encadrants Bertrand et Benoît, bien décidés à s'échapper de la grisaille lyonnaise, parviennent à convaincre une partie de l'équipe pour un plan D escalade à la Sainte-Victoire.

Le premier jour, nous allons grimper le Jardin Suspendu, belle voie historique de 6 longueurs qui serpente astucieusement dans les lignes de faiblesse de la falaise. C'est l'occasion d'évoluer sur des relais de terrain d'aventure, de travailler les manips de corde, de poser ses protections, et même pour Bertrand de valider l'UF "vols sur coinceurs" : apparemment plus adepte des directissimes que des voies louvoyantes à l'ancienne, notre leader se jette dans une fissure évidente, qui s'avère être bien trop teigneuse pour le 5a annoncé... Grognements, artif, réchappe sur pitons, Bertrand réveille le montagnard qui est en lui. Nous changeons de cap et rattrapons l'itinéraire, bien plus facile. Nous découvrirons le soir même, en feuilletant le topo, que cette fissure appartient bien à une voie adjacente, donnée 5c dans le topo Sainte Victoire. Vous avait-on dit que les cotations du coin étaient un peu sèches ? Non ? Eh bien Bertrand confirme !

Samedi, nous avons opté pour la combinaison Crépuscule des Ayatollahs + Arête du Grand Couloir. La première partie est un socle récemment ouvert de 4 longueurs en 5b+max (partiellement spitées) qui mène à l'arête proprement dite, moins dure mais non équipée. Le tout forme un beau voyage de 10 longueurs, dans un cadre toujours splendide.

La météo se dégradant dimanche, nous profitons de quelques heures de sommeil supplémentaires avant de rentrer à Lyon. Pas de glace cette fois, mais deux belles courses tout de même, sous des températures clémentes qui plus est !

 

WE 2 : Glace à l’italienne 

Jeudi 26 janvier - 19h - Club alpin de Lyon villeurbanne. Cette fois-ci, l’équipe est au complet, plus motivée que jamais à aller chercher de la glace. Vite ! direction la vallée d’Aoste et sa mecque de la cascade : Cogne ! Enfin vite, pas trop vite quand même, le temps de prendre l’apéro rituel des joyeux jeudis au club. Un blanc c’est vite bu, deux aussi, mais malgré l’efficacité dans les manips de verres, nous arrivons à 22h30 devant le Tunnel du Mont-Blanc, soit 30 minutes après la fermeture pour travaux. Christophe tente d’user de sa bonhomie naturelle pour amadouer l’agent en poste, en vain. Si rien n’entache la bonne humeur générale du groupe, c’est fatigués que nous arrivons à notre camp de base, l’hôtel du Belvedere, accueillis par la patronne malgré l’heure tardive.

Le lendemain, direction la cascade de Lillaz, une grande classique pas trop dure et à l'approche réduite. Les ressauts se succèdent, reliés par de courtes sections à pieds où l'on a l'impression d'être dans un canyon. Toute l'équipe apprécie !

L1 de la cascade de Lillaz

Christophe en action dans la dernière longueur

Samedi nous partons tous ensemble dans le Valnontey, au fond duquel l'on se sépare en deux groupes : Benoît, Fiona et Rémy partent dans la mythique Patri ; Bertrand, Claire, Christophe et Guillaume dans Acheronte.

C'est heureux de nos courses respectives que nous nous retrouvons en fin de journée au parking, déjà pressés de déguster le fameux menu en 5 services de l'hôtel préféré des cafistes lyonnais. Après une entrée, deux plats de pâtes, une viande et une garniture, seuls quelques-uns osent encore accepter du rab de la polenta signature de la maison. Cela va sans dire, le sommeil des troupes sera bon !

Pour cette dernière journée en Italie, certains vont travailler la gestuelle et la technique sur un site de couenne, quand d'autres partent pour Lillaz Gully. Un passage inhabituellement sec de cet itinéraire oblige Benoit à s'employer, mais ça passe !

 Patri 

Bertrand dans Acheronte, ambiance goulotte !

Rémy dans le crux de Lillaz Gully, bien dry

 

WE 3 : Comme des glaçons dans l'eau 

Pour ce dernier week-end du cycle, nous posons nos valises au gîte du Moulin Papillon à l'Argentière-La-Bessée, où nous espérons trouver encore quelques cascades en condition. Plutôt que de faire les classiques du coin, nous partons pour le vallon du Cristillan, au-dessus de Ceillac, pour une virée sauvage à l'abri de la foule. L'isolement a un prix, et c'est donc après 2h30 d'approche en ski de rando sur une route enneigée que nous arrivons au pied de la Cascade du Bois Noir. La ligne est esthétique et tout le monde passe en tête ! Néanmoins nous n'en ferons que 3 longueurs, les encadrants anticipant à raison le temps de faire les rappels sur abalakov...

Claire en tête dans le Bois Noir

Benoit et Christophe

Fiona, Bertrand et Guillaume, tout sourires

Malgré l'approche conséquente, nous sommes emballés par cet endroit préservé, et au vu des retours d'autres glaciéristes, nous décidons de repartir faire une ligne juste à gauche du Bois Noir, la Lavine de gauche. C'est donc reparti pour 3 heures d'approche skis aux pieds, dans ce faux plat qui semble tout de même un peu long...

L'équipe est malheureusement amputée de Claire et de Caroline, qui suite à des petites blessures décident de passer leur tour pour la journée.

Allez, dernier effort avant d'arriver au pied de la voie ! 

Le reste de l'équipe savoure l'ascension des 7 longueurs, qui alternent entre pente de neige et glace. Les relais sur broches s'enchaînent et c'est presque à l'heure prévue que nous attaquons les rappels ! Mais il fait maintenant plus frais, il faut faire des lunules sèches tous les 50m, la corde se bloque - bref, comme toujours la descente est une partie intégrante de la course ! La dernière pente de neige est contre-assurée par un corps-mort confectionné par Benoit.
Nous chaussons les skis et entamons la descente au crépuscule, et c'est à la frontale que nous finissons la journée par une séance de skating : la descente du faux-plat ne s'effectuant pas par la seule force de gravité...

Guillaume à l'attaque des premiers ressauts en glace

Fiona ne fait qu'une bouchée du crux

Rémy prépare le relais

Bilan : une longue et complète journée en montagne ! Nous arrivons ravis, mais en retard, pour le repas du soir. Le patron ne nous en tient pas rigueur, et nous offre même un génépi bio (dans un cubi ?!), ce qui finit de nous achever.

Dimanche, dernière journée du cycle. D'un commun accord, nous nous dirigeons vers le site d'Arvieux pour une journée plus tranquille. Trois lignes sont équipées, et chacun, selon sa forme et son envie, se lance en tête ou en moulinette. Les encadrants se font plaisir et vont grimper de fins passages en mixte.

Le site d'Arvieux, idéal pour une demi-journée plaisir !

 

Malgré une saison pas évidente à gérer au niveau des conditions de glace,nos encadrants Bertrand et Benoît auront réussi à nous concocter 3 supers week-ends. Un grand merci ! Entre progression technique et réalisation de beaux itinéraires, nous avons tous passé de supers moments et n'avons qu'une hâte : retrouver la glace la saison prochaine.

 


 

L'alpinisme se pratique principalement au printemps-été de mai à septembre (le rocher doit être suffisamment sec pour les courses d'arêtes... et les glaciers pas trop crevassés... et les refuges sont alors gardés); voire plus tôt en moyenne montagne.
En hiver l'alpinisme est tout de même bien présent sous forme de cascade de glace ou de goulotte-mixte.

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