Un Cormet de neige (ou véloski de printemps)

Le 29.04.2025, par LudivineR-559, 1 commentaire


Après deux week-ends véloski (Beaufortain sud et Dévoluy), voici le récit du dernier périple multimodal dans le Beaufortain nord, version refuge non gardé. 

🐛 Les petites surprises ferroviaires nous manquaient alors nous découvrons que des travaux sur la voie sont prévus au mois d'avril entre Albertville et Bourg-Saint-Maurice. Après quelques recherches, il se trouve que les travaux s'arrêtent à 16h et que les trains recirculent (au lieu des cars de remplacement). Deux options s'offrent à nous : soit changer de massif/plan/refuge, soit partir le jeudi soir au lieu du vendredi matin. La plupart des cycloskieurs arrivent à s'organiser pour maintenir le plan Beaufortain. Nous partons donc à cinq le jeudi soir avec le dernier enchaînement de trains destination Bourg-Saint-Maurice. Le premier train est accueillant : variante wagon-compartiments avec plein de place pour les vélos, les skis même pas démontés du porte-bagages. Le deuxième propose un petit jeu de Tetris : comment caler 5 vélos à un pseudo emplacement pour 2 biclous.... tout en permettant le passage dans le couloir... si possible un passage plus large qu'un boyau géologique de spéléo. Notre co-encadrant de retour de Bretagne choisira l'enchaînement de bus le lendemain matin. Après une petite frayeur avec un affichage "complet" pour le bus, qui s'avère erroné, il réussit à ranger son vélo dans les deux bus et nous rejoindra au col après une montée express digne des plus grands cycloskieurs.

🦦 Pour le reste du groupe, partir de Bourg-Saint-Maurice le vendredi matin nous permet de dormir, commencer tôt la journée et même se rassasier d'un bon petit déjeuner à la boulangerie du coin. Le Cormet de Roselend est entamé sous les rayons de soleil, en short pour la plupart, en chemise tortues pour certains, en sandales pour d'autres... Chacun sa version du printemps. Le col n'était pas encore ouvert à la circulation, cela présente le luxe d'être complètement seuls au monde... et d'avoir toutes les vallées et montagnes environnantes rien que pour nous. Et cela présente le très léger inconvénient de croiser sur sa route quelques restes de vieilles avalanches et deux trois névés persistants. Il faudra redoubler de prudence et de patience pour ces petites traversées. La neige portant pas trop mal, pousser le vélo chargé, en petites baskets (ou sandales) s'avère faisable. Quand l'effort devient pesant sur le moral, le doute s'installe : est-ce que cela vaut vraiment le coup de s'acharner ? Sur le moment, personne n'a la réponse, c'est toujours une surprise. Les lacets plein sud (et donc tout secs) à la Raja nous donneront raison : ils nous permettent de rouler jusqu'à 1800 mètres d'altitude. A ce moment-là, deux kilomètres avant le Cormet de Roselend, la situation devient beaucoup plus franche et honnête : le manteau neigeux est bien présent, et assez constant dans les zones peu pentues. C'est le moment du ski ! La transition se fait tout en observant les marmottes gambader. Nous grimpons progressivement dans le vallon de l'Arpire, bien sauvage. Un couple de gypaètes posés sur une falaise est détecté. Certaines ont de meilleurs yeux que d'autres... "Là, il se retourne, il nous regarde !". Un peu plus, et il nous faisait un clin d'œil. Nous atteignons le Mont de la Pantoufle, nommé par une croix à son sommet. La vue est imprenable sur le lac de Roselend, les Aravis et le Mont Blanc à portée de main. Il est 17 heures, la belle journée parait sans fin. Notre refuge est juste en dessous, cela donne l'impression de faire du rab. Il n'y a pas vraiment d'horaires : la neige ne se transforme pas, le jour n'est pas près de tomber, le repas n'a pas vraiment d'heure fixe (c'est à nous de le préparer). Nous finissons par quitter notre chaleureux promontoire et rejoindre le refuge du Plan de la Lai. Il nous reste quand même un peu de logistique pour récupérer de l'eau, la faire chauffer et préparer un repas de choix.

🐐 Le samedi, nous partons aux premières lueurs pour exploiter l'éclaircie annoncée le matin. Les lumières sont magnifiques, un gypaète nous offre son vol matinal éclairé sur le dessous par le soleil levant. A l'entrée de la combe de la Neuva, le paysage passe du bleu et rose au noir et blanc. Les nuages arrivent assez vite, mais restent assez hauts. La combe est découverte petit à petit. Une observation de bouquetins agrémente le voyage. Ils traversent tranquillement de belles pentes de neige entre deux falaises, avec leurs grandes cornes caractéristiques. De profil, de face... de quoi émerveiller les spectateurs. Le col du Grand Fond est gravi sur fond de nuages un peu trop noirs pour être très serein sur la suite. Le profil élancé de la Pierra Menta est quand même admiré pendant la transition. La descente, chahutée sur les premiers mètres, devient très plaisante sur de la douce neige de printemps. Nous visitons l'autre versant de la combe au retour, un magnifique voyage. Quelques flocons nous accompagnent brièvement et laissent ensuite place à de belles éclaircies. Nous rentrons au refuge assez tôt pour profiter de la terrasse ensoleillée, et tomber comme des lézards sur les planches de bois accueillantes... Après la sieste, il est temps de commencer à préparer notre deuxième dîner. 

🦅 Le dimanche, la météo annoncée étant très mitigée, nous décidons de tenter un petit détour avant de retrouver nos vélos et d'écourter s'il commence à pleuvoir... C'est une journée entre gris clair et gris foncé. Le refuge et notre combe restent étonnement éclairés, avec des nuages d'altitude assez fins. Finalement, la petite visite au lac d'Arpire est possible, avec ici, un aigle et là, un chamois. Au moment du dépeautage final, les nuages remontent d'un coup jusqu'à nous, annulant d'un seul coup tous les espoirs d'une belle dernière descente plaisir. Nous partons en formation serrée pour pas se perdre dans le brouillard. Et puis les nuages s'étiolent et la visibilité redevient sympa. Nous pouvons tracer joyeusement les derniers virages de ski de la saison. Clou du spectacle, pépite de chocolat sur le cormet, un lagopède se distingue sur une fine langue d'herbe au milieu du blanc. Nous retrouvons nos vélos en dessous du Cormet de Roselend, à la jonction neige/goudron. Cette fois-ci, c'est une hermine blanche qui cavale... un vrai festival. AU final, nous aurons vu plus d'animaux que d'humains ce week-end. Pour la descente à vélo, nous conservons les chaussures de ski pour les traversées de névés, et profitons pleinement de ce plongeon dans le printemps. La vallée est parcourue à toute allure, le sourire jusqu'aux oreilles. La neige laisse place petit à petit à des forêts verdoyantes et des ruisseaux qui coulent à flots. Les petites fleurs colorées explosent, en feu d'artifice. La descente se termine directement à la gare de Bourg-Saint-Maurice devant le train qui nous attend. Timing impeccable. Le concept train/véloski est à nouveau validé ! 

 

Le jeu du Tetris

A l'attaque du Cormet de Roselend

Petit obstacle

 Prise de hauteur au dessus de la vallée des Chapieux

Transition goudron/neige

Mont de la Pantoufle, avec vue sur le lac de Roselend

Descente face au Mont Blanc

Préparation du col du Grand Fond

Départ aux aurores

Entrée de la combe de la Neuva

Passage en noir et blanc

Lézards

Cherche et trouve... le bouquetin

... le gypaète

... le lagopède

... les cycloskieurs

La sortie, c'est par là...

Retour au printemps

Cette fois-ci, les vélos sont bien rangés !


 

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